Le nerf de la guerre

Publié le 27 Juin 2014

Il y a quelques jours je vous ai parlé du financement des associations, en particulier, celles de protection animale.

Ce n'est pas un scoop, les associations qui ont les plus gros besoins sont les celles qui gèrent des refuges. De nos jours le seul bénévolat suffit rarement pour prendre soin des animaux, entretenir des locaux, assurer une permanence à l'accueil et effectuer des travaux de secrétariat. Un refuge qui n'ouvre ses portes que quelques heures pendant le week-end ne parviendra pas à faire adopter ses protégés.

C'est devenu incontournable, il faut dans ces refuges des employés avec des salaires suffisamment motivants pour les fidéliser.

Parfois les refuges existants ont besoin de travaux de rénovation ou d'agrandissement. Où trouver le financement ?

On l'a vu, bien souvent les revenus des Associations de protection animale. ne proviennent que de la générosité publique. Outre les cotisations de leurs adhérents, les associations qui gèrent des refuges reçoivent des dons et/ou le remboursement des frais vétérinaires lorsqu'elles font adopter les animaux. A ce propos, il est utile de vous préciser qu'il n'en va pas de même pour nous, dont l'activité est surtout dirigée vers les chats "sauvages" c'est à dire peu sociables qui sont rarement adoptés et qui restent leur vie durant à notre charge.

 

De nos jours la situation n'est plus du tout celle qui a vu la construction des refuges du tout début du siècle dernier, financés par de riches industriels qui n'étaient pas encore accablés des charges qui ont fait fuir nos industries hors de France. Seuls les legs permettent aujourd'hui l'amélioration ou la construction de structures d'accueil.

Rares sont les départements ou les villes qui acceptent de construire un refuge pour animaux puisque la loi ne les y oblige pas. En revanche elles rémunèrent l'activité de fourrière assurée par un certain nombre de refuges quand ils disposent de locaux dédiés à ce service.

Les réalisations qui rendront les Elus populaires et qui assureront leur réélection sont tournées vers le sport, l'accueil des enfants, la culture et tout ce qui touche au bien-être des populations.

Il ne reste rien dans les caisses pour l'accueil des animaux abandonnés qui n'intéressent personne.

En consultant le site Internet de la Confédération Nationale -Défense de l'Animal - on découvre avec intérêt les quelque 254 associations affiliées, classées par département. La plupart ont un site. Un petit clic pour visionner leurs refuges et apprendre, pour certaines associations, dans quelles circonstances et par qui leur structure d'accueil a pu être construite.

A titre d'exemple, le refuge propriété de la S.P.A.A. d'Angers est construit sur un terrain appartenant à la ville avec un bail emphytéotique. Si vous jetez un coup d'oeil dans l'Yonne vous lirez que <<La SPA89 ne survit que grâce aux dons et legs de ses adhérents, et aussi aux subventions de quelques communes alentour et de la ville d'Auxerre qui l'a aidée à construire son refuge...>>

Personnellement j'ai été "scotchée" par les vidéos de présentation du refuge de "S.O.S.Animaux" à Lalonde Les Maures dans le Var. Chapeau à Rosemonde, sa Présidente !

Quand j'écris que les Départements ou les Villes ne s'intéressent qu'aux réalisations populaires qui assureront leur réélection, je suis de mauvaise foi. Souvenez-vous de l'histoire de "L'Arche Essonne" que je vous ai racontée en deux épisodes les 12 et 20 octobre 2013. A cette époque notre département se targuait d'être "Pilote en matière de protection animale"... Laissez-moi rire !

Après la réalisation de ce premier refuge pour un coût exorbitant, l'Assemblée départementale d'alors avait lancé une étude - fort coûteuse n'en doutez pas - en vue d'effectuer un maillage de structures d'accueil dans les 1804 km2 de notre département.

Dans un numéro de "La Lettre" modeste bulletin de liaison alors distribué à nos adhérents abonnés, j'avais évoqué cette étude.

Le sigle "CDPAE" correspond à Comité Départemental de Protection Animale de l'Essonne, un "machin" créé à l'initiative du Président du Conseil général de l'époque qui ponctionnait toutes les subventions destinées à la protection animale tandis que les associations tiraient la langue !

Le sigle "CDPAE" correspond à Comité Départemental de Protection Animale de l'Essonne, un "machin" créé à l'initiative du Président du Conseil général de l'époque qui ponctionnait toutes les subventions destinées à la protection animale tandis que les associations tiraient la langue !

La chasse aux legs est ouverte !

Ne nous voilons pas la face, les cotisations/dons des Adhérents ne suffisent plus à assurer la survie des Associations de protection animale. Depuis de nombreuses années, la SPA dont le Siège est à Paris, multiplie les appels aux legs. Sa forte médiatisation et la vente en kiosques de son magazine ont largement contribué à induire le réflexe des testateurs qui souhaitent favoriser la protection des animaux <<Je lègue mes biens à la SPA!" sans autre précision ...Et si un testament désigne "LA SPA" c'est forcément cette SPA là qui en sera la bénéficiaire.

Notre Confédération Nationale -Défense de l'Animal-  a bien du mal à faire comprendre au public, en particulier en région parisienne, là où l'influence de la SPA qui se prétend volontiers nationale, est grande, que cette dernière n'a pas le monopole de la protection des animaux, loin s'en faut.

La Confédération Nationale organise tous les deux ans, et cela depuis 1985, des Congrès dans les grandes villes en régions comme on dit maintenant en novlangue -avant on disait Province-

(J'aime bien la Novlange, exemple :

● NE PLUS DIRE

Les parents et les médecins

Dire

Les acteurs impliqués dans la conception.

Je ferme la parenthèse. )

La Presse est invitée à diffuser cette information "Il n'y a pas une seule SPA en France ..etc." Chaque association dans son secteur d'activité sollicite la presse locale pour relayer le même message.

La rédaction et l'enregistrement d'un testament impliquent nécessairement un acte notarié. Pour cette raison les associations, quel que soit leur objet, ont envoyé des dépliants d'information là où ils revêtent une importance capitale : chez les Notaires !

Au 1er janvier 2014 on dénombre : 9.541 notaires, dont 6.974 exercent sous la forme associée au sein de 2.956 sociétés. 4.564 offices, nombre auquel il convient d'ajouter 1.331 bureaux annexes, ce qui porte à 5.895 le nombre de points de réception de la clientèle sur tout le territoire.

 

Cette information destinée aux Notaires représente un gros travail et un investissement financier important mais ne dit-on pas que la fin justifie les moyens !

Comme de très nombreuses Associations et Fondations Reconnues d'Utilité Publique, la Confédération Nationale -Défense de l'Animal-. participe depuis quelques années aux Congrès des Notaires. Le dernier s'est tenu ce mois de juin à Marseille. Notre Confédération est également présente dans les principales revues que reçoivent les Notaires : Guide des Dons et Legs ou encore La semaine juridique.

 

Les efforts qu'elle déploie pour rendre plus visibles les associations de protection animale indépendantes qu'elle regroupe portent leurs fruits. Il n'est pas rare aujourd'hui que des Notaires se mettent en rapport avec le Siège de Lyon pour obtenir des précisions afin de guider les éventuels testateurs sensibles à la misère animale.

 

En 1995 un article signé Jean-Pierre Verges, publié dans "Libération" donne la mesure de l'importance que peu revêtir la chasse aux legs :

Seules les associations ou fondations R.U.P. peuvent recevoir des legs exonérés de droits de succession. La majorité des Associations. regroupées au sein de la Confédération Nationale n'a pas cette reconnaissance mais leur affiliation. les fait bénéficier de cet avantage. C'est vrai pour notre Association.

Dans ce dernier cas, le testateur doit désigner la Confédération Nationale. comme bénéficiaire de son legs en précisant de façon claire, non susceptible d'interprétation, son désir de voir telle ou telle Association affiliée, destinataire finale du produit du legs. Il est indispensable d'indiquer son nom exact et son adresse complète.

Trop souvent, la justice a du trancher des différends entre des associations qui se disputaient le bénéfice d'un Legs, le testateur ayant été trop imprécis.

On retiendra pour finir que la rédaction d'un testament ne met la vie de personne en danger !

 

Pour VRAIMENT finir, je vous communique un article relevé sur le blog de "La Terre d'abord ! " qui fait suite à l'article fracassant du Canard Enchaîné << A la SPA, on se goinfre sur la bête >>

Si vous m'avez fait l'amitié de lire tout cet article, vous savez tout, absolument tout sur les associations de protection animale !! Vous ne direz plus, "Ah, je ne savais pas !" et c'est à nous que vous enverrez votre argent pour prendre soin de nos matous.

Rédigé par Monique

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J
Article clair, bien documenté. Impossible de ne pas avoir compris. Quelle plume cette Monique !
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M
Merci Joël pour votre appréciation... Bon, vous avez bien compris à QUI vous DEVEZ envoyer votre argent !!!