On les soigne, on les aime, on les pleure ...
Publié le 14 Octobre 2019
... on veut qu'ils ne connaissent plus jamais le froid de la rue...En hiver, des couvertures "polaire" ajoutent au confort
Comment ne pas s'attacher à tous ces chats qui ont connu la précarité, l'abandon, la maladie, la faim ?
Comment ne pas être affreusement triste quand on les voit mourir en dépit de tous nos efforts ?
Fritz à gauche (arrivé au mois de mai 2010 est décédé le 4 octobre 2019) ici avec Marlow, chat de Bligny, amputé d'une patte antérieure
Fritz vivait à Roinville sous Dourdan, sous la caravane d'un marginal, avec une dizaine de compagnons d'infortune
Quand ce pauvre homme a été conduit à l'hôpital, notre association s'est portée au secours des chats. C'était le printemps 2010, la plupart des chattes étaient gestantes. Yvette, Yvonne et moi les avons accueillis. Ils ont été stérilisés, identifiés, déparasités et certains ont pu être adoptés. Chamallow, ataxique et borgne, Cathy et Fritz sont restés chez moi.
Chamallow, noir et blanc décédé au mois d'octobre 2014, et Cathy, petite chatte grise... Cathy et Fritz
Ce n'est pas toujours facile de décider à quel moment il convient de mettre fin à une vie. Le plus souvent je m'en remets à nos vétérinaires. Le 2 septembre, à l'occasion d'une autre consult...
http://les.amis.des.chats.de.bligny.overblog.com/2014/10/chamallow-est-parti.html
Depuis le mois d'avril 2018 nous savions que Fritz souffrait d'insuffisance rénale chronique. C'est hélas un problème fréquent chez les chats. Une alimentation spécifique lui a été proposée accompagnée d'un médicament. Autant Fritz était un chat affectueux, voire envahissant, demandant des câlins, tenant des discours à n'en plus finir, autant il était difficile à soigner. Fritz ne laissait personne indifférent. Récemment un ami proche de notre association est venu me rendre visite avec l'idée d'adopter un chat ... peut-être Fritz dont il avait gardé le souvenir. Comme vous pouvez l'imaginer, je l'ai dirigé vers un autre chat, bien consciente que Fritz ne vivrait plus très longtemps.
Le plus souvent il refusait la nourriture spéciale et comme il était impossible de lui faire avaler le médicament, je cédais car il ne pouvait pas rester sans rien manger. Pour l'aider il aurait fallu lui faire des perfusions sous-cutanées, de façon régulière. Une dose de 250 ml aurait été parfaite, et cela trois fois par semaine. MAIS, Fritz se débattait comme un diable, s'enroulait dans le tuyau de la perfusion et finissait par arracher l'aiguille. Quand j'avais pu introduire 50 ml sous sa peau, je devais m'estimer heureuse. Le nez dans une gamelle avec une nourriture (non conseillée) appétente il restait tranquille quelques minutes. Fritz n'était pas un chat ordinaire.
Sans soins adaptés et réguliers son état ne pouvait que se dégrader. Au mois de juin 2019, son taux de créatinine était de 68 mg/l (le taux normal est 8-18 mg/ Quant à son taux d'urée il était de 2,6 g/l normal : (0,4 - 0,7). Il perdait du poids et des forces. Moi je m'angoissais d'être tellement impuissante.
Le matin du 4 octobre, notre Fritz n'était pas bien, depuis deux jours il ne mangeait presque rien. Je l'ai vu essayer de rejoindre sa grande amie Cathy et retomber, incapable de sauter. Un vrai crêve-coeur C'est Joël qui l'a conduit chez notre vétérinaire. Pour effectuer un nouveau bilan il a été nécessaire de l'endormir. Tous les résultats étaient dans le rouge, c'est ce que m'a appris notre vétérinaire. Bien sûr j'aurais pu demander la pose d'un catheter pour le perfuser directement dans la veine, enfermé et stressé au fond d'une cage. Pour quels résultats ? Quelques petites semaines de répit, peut-être.
Nous sommes tombés d'accord, Fritz ne méritait pas ce traitement et moi je ne pouvais pas supporter l'idée de le voir mourir à petit feu. Notre chat si bavard, si câlin est parti rejoindre les étoiles.
Mes larmes à peine séchées, c'est une autre chatte tendrement aimée qui a suivi le même chemin samedi matin... je vous raconterai cette nouvelle triste histoire.