Rassurez-vous, ce n'est pas moi qui parle ainsi mais la personne qui m'appelle depuis les services techniques du Centre Hospitalier de Bligny, vendredi après-midi.
Il se croit obligé de réitérer son affirmation : "Jaime pas les animaux mais là j'ai pitié de ce petit chaton découvert dans l'atelier, je ne sais pas ce qu'il fout là..."
Pas terrible comme début de conversation mais nous allons finir par nous entendre puisqu'au moins il a pitié d'un chaton en détresse. Je ne vais pas lui dire que je n'aime pas les gens qui n'aiment pas les animaux ...
Que ce Monsieur se rassure, s'il n'aime pas les animaux, son cas n'est pas isolé, loin s'en faut puisque sur son lieu de travail, ceux qui s'intéressent au sort des chats abandonnés se comptent sur les doigts d'une main. En fait, il ne sont que deux qui apportent leur contribution !
Deux adhérentes pour notre association créée il y a 24 ans, parmi les centaines de personnes qui travaillent et qui habitent pour certains à Bligny. Durant la période la plus faste ils étaient quatre.
Trêve de bavardage, mon interlocuteur me donne son nom en précisant bien qu'il ne souhaite pas que j'en fasse mention sur les réseaux sociaux ! Loin de moi cette idée, je veux juste savoir qui je dois demander quand je vais arriver aux services techniques.
M'y voilà, ma cage de transport à la main. Pour détendre l'atmosphère je demande à la cantonade : "Où est-il l'homme qui n'aime pas les animaux ?"
Un homme jeune et plutôt sympathique comprend que je viens chercher le chaton auquel il a proposé une soucoupe d'eau. Mon correspondant téléphonique ne se montre pas, il craint peut-être que je veuille le prendre en photo pour la publier sur les réseaux sociaux !
Je vois "la bête" sur le sol, il est tout petit ce chaton, bien trop petit pour boire à la soucoupe.
Dans l'atelier ce jeune homme sympathique n'est pas seul. Il y a un autre homme qui, lui non plus n'aime pas les chats ! Il me prend à partie.
-" Y'a trop de chats ici, c'est la faute des gens comme vous, et pis y'en a marre que vous arrachiez les grilles des sous-sols ! "
- "S'il y a trop de chats à Bligny, c'est que des cons viennent les y abandonner ! C'est aussi que parmi le personnel logé sur place, il y a des propriétaires de chats non stérilisés qui trouvent pratique de se décharger de leurs responsabilités sur notre association !"
- "Si vous arrêtiez de les nourrir, ils partiraient ailleurs ! A cause des chats les sous-sols sont dégoûtants, on voit bien que vous n'y allez pas dans les sous-sols ! "
- " Eh si Monsieur j'y suis allée dans les sous-sols, très souvent au début de notre activité pour capturer les chats qui s'y cachaient et qui y trouvaient un peu de chaleur. J'y suis encore allée au mois d'octobre 2013 pour délivrer les chats que la Direction y avait fait enfermer en faisant grillager les soupiraux ! Pour m'y rendre j'ai du me faire donner un accès et j'en ai sorti plusieurs qui étaient condamnés à mourir de faim et de soif " (voir les articles de cette période).
Il y a un point avec lequel je suis d'accord avec le grincheux : Les sous-sols sont dégoûtants et maintenant je préfère que les chats cessent de s'y réfugier. Ils disposent d'abris confortables que nous leur avons confectionnés à partir de caisses en polystyrène garnies de foin à lapin (articles de novembre 2013).