Publié le 5 Décembre 2016

Photo publiée sur SUD-OUEST

Photo publiée sur SUD-OUEST

J'ai trouvé ce très beau texte sur la page Facebook de Célia Hoerter, une admirable protectrice de Bayeux (Basse-Normandie) qui se porte au secours des chats abandonnées depuis des dizaines d'année. 

Ce texte ne comporte qu'une signature "Laure", je ne la connais pas mais je comprends ce qu'il y a dans sa tête et dans son coeur. 

" Voici Minette, elle n'a pas de nom, juste celui-ci : Minette.
Dans le quartier tout le monde la connait.

C'est une pauvre bête, jetée à la rue car son ventre s'arrondissait. Elle a miaulé très fort, appelant à l'aide, puis elle a mis bas dans ce milieu hostile pour un chat errant : la ville.
Elle croyait encore que « l'homme » l'aiderait ou du moins la protégerait un minimum mais elle dû se contenter du creux du caniveau avec comme tapis quelque feuilles mortes et beaucoup d'immondices. Six chatons sont enfin là. Ils tètent goulûment.

Minette devrait normalement rester avec eux deux à trois jours sans les quitter. Mais elle a déjà tellement maigri pendant la gestation, elle a faim et soif, il faut qu'elle trouve un semblant de nourriture. Elle hésite, laisser les petits là sans défense c'est pas sérieux. Mais où les mettre en sécurité ? C'est décidé elle va chercher à manger et ensuite elle avisera. Elle s'étire hors du caniveau et rampe, le souffle court, la peur au ventre. Un bout de jambon vient d’atterrir prés d'elle. Ira-t-elle le manger ? La faim est très forte, mais il faut faire attention que ce ne soit pas un piège. La faim l'emporte. Avalé le jambon, il y a déjà plus rien.
Elle fait rapidement le tour de la place et rejoint sa progéniture. Il faut leur trouver un endroit non pas en sécurité, ici à l'évidence c'est impossible, mais moins exposé peut-être. Où ? Les caves sont bouchées
depuis peu, les portes fermées, celles des cœurs aussi...
Attention une voiture cherche à se garer, vite elle attrape un à un ses chatons et les dépose dans un trou de la chaussée prés d'un immeuble, juste le temps de les sortir de ce mauvais pas. Un hurlement de terreur juste pour elle, juste dans sa tête, un de ses chatons vient de mourir écrasé par le monstre d'acier.
Il est né....pour mourir aussitôt.

Minette avec son précieux fardeau cherche un abri. Plus de haies ni de banc, tout est minimaliste ici. C'est la ville ou tout chat errant est censé vivre dans la nature.... du moins c'est ce que disent les hommes...
Un petit trou sous un escalier à moitié détruit conduit à un genre de terrier. Ce trou a déjà du abriter un pauvre hère de la gent féline. Ce sera son nid d'amour. Elle pose ses chatons et s'affaire à les réconforter, à les restaurer et à se réconforter aussi par la même occasion. Qui n'a pas vu une mère chatte n'a pas vu tout ce qu'un animal est capable de déployer comme amour et intelligence, certains parleront d'instinct, pour mener à l'âge adulte une portée de chatons, le tout avec tendresse.
Il faut qu'elle reparte à nouveau pour se nourrir. Elle décide de faire le grand tour.

Pendant ce temps des enfants qui ont entendu les cris des touts petits arrivent à en dénicher un à l'aide d'un bâton qui leur sert à ramener l'animal vers eux. Chouette ! Un nouveau jeu ! Tiens attrape et voilà le chaton qui sert de balle. C'est rigolo. Ça gigote, ça crache mais ça ne part pas …. trop petit, aveugle, le chaton est à leur merci. Allez on va derrière le bâtiment et on va voir ce qu'il a dans le ventre. Mais ce n'est pas une façon de parler mais des actes de torture que vont pratiquer ces enfants. «Ils s'ennuient, à cet âge ce sont des pervers polymorphes » me dira-t-on, est-ce une façon de les excuser ou de nous excuser, nous, les adultes ? On pourrait tout simplement leur expliquer le respect de l'animal, le respect d'une vie.

Minette a réussi à rencontrer un nourrisseur. Cette personne qui offre un peu de vie et de douceur se faufile entre les voitures avant que la ville se réveille et avant de partir au travail pour gagner sa croûte et celle de ses chats. Car «ses» chats sont une partie de sa vie, de sa famille. Ils sont là tous les jours à l'attendre et un genre de communication par gestes et surtout par le regard s'est instauré entre eux. C'est fou ce que l'on peut communiquer par le regard avec les chats.

Le ventre plein la minette rejoint vite ses chatons. Mais … il en manque un... son petit... son tout petit... Que peut-elle faire ? Ou aller ?
Il est né juste pour souffrir et mourir.

Des jeunes s'approchent à nouveau. Minette défend ses chatons avec de grands coups de griffes et des simulacres d'attaque. Ouf ! Après plusieurs jets de pierres ils abandonnent. Minette, épuisée, blessée par une pierre a réussi à gagner la partie. Elle pourrait se réjouir d'avoir vaincu le diable mais elle est tellement fatiguée. La nuit tombe. Il est temps de se reposer. Mais pas trop, car il va falloir trouver encore une autre cache, c'est indispensable. Alors Minette recommence à transporter les petits qu'il lui reste. Le creux de cet arbre fera l'affaire. Ce n'est pas Versailles, c'est juste un creux qui n'abrite même pas de la pluie. Mais Minette s’affaiblit. Il faut qu'elle mange et beaucoup plus car ses petits la sèchent littéralement. Se nourrir, les nourrir, se reposer, les protéger, épuisant pour un si petit être. Plus ils mangent plus les chatons grossissent et plus ils grossissent plus elle maigrit. Minette est devenue un squelette ambulant, le poil rare et terne. Le nourrisseur lui dit : « il faut que tu me fasses confiance, je vais t'aider » Mais comment faire confiance à l'homme ? Hier un de ses chaton a été brulé vif sous ses yeux et un autre a bizarrement disparu.

Ils sont nés pour souffrir et mourir.

« J'ai peur tout le temps pour les deux qu'il me reste. Je ne peux plus les déplacer, je suis devenue trop faible. Il faut que j'accepte de l'aide » disent les yeux de Minette. Le nourrisseur se rapproche. "Mes chatons sont malades. Je ne suis plus que l'ombre d'un chat". Je vais à sa rencontre et je miaule. Je miaule fort mon désespoir, je miaule pour mes chatons disparus, je miaule car j'ai mal, la blessure causée par la pierre s'infecte et me fait mal, j'en peux plus de souffrir et de voir souffrir mes chatons, de les voir mourir.

Cette personne qui doit être un ange essaye de m'attraper. "Non, prends mes chatons ce sont eux les plus précieux, pour moi tu sais c'est trop tard....Je sens bien que je suis perdue. Toi, Ange, tu as tellement de chats et chatons à t'occuper. Aide les miens à vivre et non pas à mourir.
Je pars. Je te les confie."
Et Minette part, elle ne miaule plus.

Quelque jours plus tard le nourrisseur a trouvé la dépouille de la minette.

Il a écrasé une larme. Il n'a pas pu sauver les chatons, trop mal nourris, mangés vivant par les vers, étouffés par le coryza.

Aucune lueur d'espoir ...

Ils étaient nés pour souffrir et mourir.

Ce texte est juste le reflet de ce que vivent les chats de la rue, les photos sont des chats que nous avons rencontrés, les misères subis par les chats du texte font parti de notre quotidien et surtout de leur quotidien.
Si vous aussi vous en avez assez de supporter toute cette misère : rejoignez-nous.
Si vous aussi vous pensez qu'on peut changer les choses avec un peu de bonne volonté : rejoignez-nous.
Ensemble nous seront plus fort et nous pourrons délivrer le petit peuple félin de toutes ces souffrances inutiles. Ce n'est pas utopique il suffit de s'y atteler."

Laure.

 
 

Rédigé par Monique

Publié le 5 Décembre 2016

MOWGLI sorti de fourrière où sa mort était programmée

MOWGLI sorti de fourrière où sa mort était programmée

De nos jours encore, des milliers de chats naissent pour mourir, après une courte et misérable vie, dans la rue ou dans une fourrière et parfois même dans un refuge. Pourquoi ?

Parce que des crétins sans conscience ne font pas stériliser et identifier leurs chats. Ils ne font pas que cela. Ils abandonnent, pour des raisons aussi variées que mesquines, le chat qu'ils ont aimé. Mais l'ont-ils vraiment aimé ? J'en doute.

Un couple se sépare, aucun des deux protagonistes ne veut s'embarrasser du matou. Un bébé est attendu, le chat devient indésirable. Un parent âgé entre en maison de retraite, les enfants ne veulent pas s'emmerder avec le vieux chat qui a rarement le droit de suivre la seule personne qui l'aime. Pardon, si la famille n'accueille pas le chat à son grand regret (sic) c'est parce qu'ils souffrent tous d'allergie. Voulez-vous un exemple récent ? 

 

Et puis, il y a les chatons qui sont livrés à eux-mêmes dès que leurs propriétaires les trouvent aptes à vivre leur vie de chat. Tout le monde sait cela : dehors les chats se débrouillent très bien sans nous ! 

MOWGLI qui ne s'appelait pas encore ainsi, survivait, en Essonne,  comme une ombre furtive dans une résidence bon chic, bon genre, bien proprette. 

 

Chats sans maître : la double peine !
Chats sans maître : la double peine !

Les haies sont bien taillées, de nombreux balcons sont fleuris, les pelouses sont parfaitement tondues, pas un papier gras ne traîne. Même en cherchant bien, on ne trouverait pas une gamelle pour les petits abandonnés qui souffrent en silence.  Mais où sont donc les personnes compatissantes pour les chats sans foyer ?  Car, ne vous y trompez pas, là comme partout ailleurs, dans cette résidence proprette il y a des chats laissés pour compte. 

 

Michelle habite à proximité de cette résidence, elle y rend souvent visite à des membres de sa famille. Un beau jour elle a remarqué quelques uns de ces chats en quête de nourriture qu'elle s'est empressée de leur apporter. Rapidement, elle a pris contact avec notre association pour l'aider à faire stériliser et identifier ses nouveaux protégés. 

 

Au mois de janvier de cette année, ce sont trois mâles et trois femelles qui ont ainsi été "traités". Si vous lisez régulièrement ce blog, vous avez pu suivre les exploits de Michelle la trappeuse dans les articles du mois de janvier; 

 

Une fois que les chats ont été relâchés - pour cinq d'entre eux, le jeune Peluche est resté en famille -  Michelle ne s'est pas contentée de leur apporter discrètement à manger, elle a pris modèle sur les abris que nous avons confectionnés pour les chats du parc de Bligny. 

Chats sans maître : la double peine !
Chats sans maître : la double peine !
PELUCHE a été lentement socialisé et Michelle l'a adopté.

PELUCHE a été lentement socialisé et Michelle l'a adopté.

Avec l'aide de sa petite fille qui pouvait se glisser dans des endroits discrets et quasi inaccessibles, elle a offert plusieurs de ces caisses en polystyrène garnies de petit foin à lapin à ses protégés. 

Pourtant ceux qui sont chargés de l'entretien de cette résidence les ont trouvés ces précieux abris et les ont jetés à la poubelle ! Les gamelles ont pris la même direction ! Ha, qu'ils aillent crever ailleurs ces mendiants ! 

 

Depuis des mois, Michelle et sa généreuse petite fille ont continué de nourrir les chats, en cachette, à la nuit tombée. Il n'est pas rare qu'elle ait à subir les commentaires désobligeants des habitants bon chic, bon genre de la résidence. On l'accuse d'attirer les chats, on lui reproche sa présence. Qu'a-t-elle à faire ici, dans cette Résidence privée où elle n'habite pas !

 

Récemment elle s'est aperçu qu'une chatte opérée au mois de janvier souffrait de coryza. Elle a essayé de la capturer pour la faire soigner. Malheureusement on ne choisit pas l'animal qui se fait prendre ! Successivement ce sont trois chats inconnus qu'elle a capturés.

 

Que faire d'eux ? Ils sont indésirables sur le territoire où ils sont apparus, les associations qui gèrent des refuges n'accueillent pas ces chats non adoptables. Michelle a pris la seule option que les protecteurs ne prennent jamais : Elle a fait intervenir la fourrière !

Ce n'est pas la bonne décision mais qu'auriez-vous fait à sa place ? 

 

MOWGLI est le premier de la liste. Depuis son arrivée chez moi, vendredi 2 décembre, il n'a rien mangé, rien bu. Il est complètement stressé. Je suis très inquiète pour son avenir. 

Le second capturé et conduit en fourrière est tombé malade (probablement un typhus). Il est décédé. 

Le troisième est en observation à la fourrière départementale. S'il se révèle sociable, il sera proposé à quelques associations qui gèrent un refuge. Dans le cas contraire, notre association pourra aussi le récupérer. Pour en faire quoi ? Dans cette Résidence bien proprette, les endroits discrets où un chalet bien isolé pourrait être installé ne manquent pas. 

Ce paysage serait-il gâché par la présence d'un chalet, maison pour les chats où ils seraient abrités et nourris officiellement ?

Ce paysage serait-il gâché par la présence d'un chalet, maison pour les chats où ils seraient abrités et nourris officiellement ?

Si vous reconnaissez la Résidence où vous habitez et si vous avez un peu de compassion pour les chats que Michelle est seule à protéger, faites vous connaître, dites nous qu'il n'y a pas que des crétins sans coeur dans cette ville de l'Essonne. . 

Rédigé par Monique