Grisou le 3 août 2017 chez nos vétérinaires
C'est au mois de janvier 2015 que ce chat a été trouvé, affamé, non castré, non identifié par Yvonne au Val Saint-Germain. Personne ne le recherchait, il est resté chez Yvonne.
J'ignore pour quelles raisons il a été découvert, couché en boule, sur un trottoir de Vaugrigneuse fin juillet 2017. La personne qui l'a ramassé l'a conduit chez un vétérinaire et, grâce à son tatouage, Grisou est entré dans ma vie. Son état de santé était des plus inquiétant. C'est ce dont faisait état l'article publié sur ce blog, le 4 août 2017, sous le titre : <<Grisou est malade>>, puis... <<Grisou le rescapé>>
Son problème majeur était l'insuffisance rénale. Il a été mis sous alimentation spéciale "RENAL" et a reçu, chaque jour, une dose de médicament "Semintra".
Notre Grisou est resté fragile. Il serait fastidieux de compter le nombre de courts séjours qu'il a effectués en clinique, sous perfusion intraveineuse pour maintenir un taux d'urée acceptable. Je ne saurais vous dire combien de litres de "Ringer Lactate" je lui ai administrés sous forme de perfusions sous-cutanées de 200 ou 250 ml. .
Les soins ne posaient pas trop de problèmes. Il me suffisait de lui présenter un bol de sa nourriture spéciale et de lui dire qu'on allait faire la piqûre. Il sautait sur la table de "torture" et, le museau plongé dans le bol, il ne remarquait pas l'aiguille que je plantais sous sa peau.
Le 19 mars, ne le voyant pas très en forme, je l'ai conduit chez nos vétérinaires pour un nouveau contrôle. Même si son taux d'urée n'était pas très bon, il n'était pas catastrophique. Une perfusion journalière pendant quatre jours devrait le remettre sur pattes. Je n'aurais ensuite qu'à reprendre le rythme de trois perfusions par semaine.
Il faut bien le dire Grisou a toujours fait l'objet d'une attention particulière... c'est la raison pour laquelle j'ai été particulièrement inquiète lorsque je ne l'ai pas vu revenir de sa promenade matinale dans le jardin le 26 mars. Jamais il ne s'était absenté plusieures heures. Je l'ai cherché partout, je l'ai appelé, en vain. Je suis allée à la ferme voisine pensant qu'il s'était peut-être endormi dans la paille avec les chevreaux nouveaux nés. Je vous laisse imaginer mon angoisse quand j'ai compris qu'il risquait de rester dehors dans le froid de la nuit. Allait-il me faire la bonne surprise d'être de retour au matin. Non, il n'était pas là.
Comment ne pas éprouver un mauvais pressentiment ? Grisou était-il parti mourir seul comme, probablement Boston l'avait fait l'année dernière le 18 avril ?
Grisou fait partie du petit nombre des chats qui savent escalader en un clin d'oeil la clôture de l'aire de jeux. Il est incontrôlable, c'est pourquoi, chaque soir, depuis qu'il était sous surveillance renforcée, je m'appliquais à le tenir enfermé en dépit de ses protestations.
Si Grisou n'était pas de retour le 27 mars, j'ai reçu, ce matin là, un appel téléphonique de la Clinique vétérinaire de Chilly-Mazarin. J'appris qu'une personne venait d'apporter un chat, trouvé la veille au soir, dans son jardin de Bruyères-le-Chatel. Ce chat tatoué et en mauvais état nous appartenant. Connecté au site du Fichier félin, je découvris que ce chat n'était autre que Grisou ! Grisou trouvé à des kilomètres de la maison.
Grisou a marché du point 1 au point B, des kilomètres même en passant par les bois et les champs
C'est Raymonde qui a eu la gentillesse d'effectuer le transfert de notre chat vers la clinique vétérinaire habituelle où Grisou est si bien connu. En début d'après-midi j'ai eu communication des résultats du bilan sanguin qui venait d'être effectué. Le taux d'urée de 8 gr était une catastrophe. Notre Grisou n'y survivrait pas, je devais me rendre à l'évidence et accepter qu'il faudrait l'aider à "partir".
Je pris rendez-vous l'après-midi même. Quand Fleur, l'infirmière, m'apporta Grisou dans la petite pièce où je venais d'entrer j'eus un vrai choc. Je retrouvai Grisou bavard comme d'habitude, dans mes bras il se mit à ronronner bruyamment, le museau enfoui dans mon cou. Comment me résoudre à le faire partir alors qu'il semblait bien loin d'être mourant ? Qu'auriez-vous fait à ma place ? Bon. J'ai demandé au vétérinaire d'essayer encore....Tant de fois il était reparti après quelques perfusions !
Samedi 30 j'ai récupéré notre Grisou. Le taux d'urée était descendu à 6 grammes... Il aurait besoin d'une perfusion sous-cutanée dimanche et retournerait en clinique lundi matin. Il allait bien.
A table avec Moka et Dumbo... notre malade a bon appétit....
Grisou ne m'a pas quittée pendant ce week-end, collé contre moi. Je réfléchissais... que faire ? Avait-il mangé suffisamment ce dimanche ? Devais-je considérer qu'il était inutile de lui faire subir une nouvelle hospitalisation dès lundi matin ? Oui, lundi matin je l'accompagnerai chez le vétérinaire pour le faire euthanasier après ce bon week-end. Mais... dimanche soir, vers 23 heures il s'est posté devant le réfrigérateur pour réclamer à manger. Il se souvenait qu'un peu plus tôt il en avait reçu une portion de blanc de poulet. Je lui présentai le bol presque plein. Il avala le tout. Non, je ne pouvais pas condamner à mort un chat qui mangeait du poulet avec un aussi bon appétit.
Lundi matin Grisou a été de nouveau hospitalisé, remis sous perfusion... il semblait aller de mieux en mieux jusqu'à mercredi en fin d'après-midi. Fleur m'a appelée ... Grisou était au plus mal, il était en souffrance. Il fallait intervenir tout de suite. Je n'étais pas avec lui. Hier, samedi je suis allée le faire incinérer.