Les Amis des Chats de Bligny

Récemment Laurence a découvert à Breuillet (Essonne) un chat roux, visiblement en demande d'une maison. Dans notre secteur plusieurs annonces ont été publiées par des personnes qui recherchent leur chat roux NON IDENTIFIÉ (!). Certaines sont venues rendre visite à Laurence - et à "son" chat - .... personne ne l'a reconnu. 

Comme la plupart des mâles errants non castrés, notre "Caramel" - ainsi nommé par Laurence, a été testé FIV +. Hier matin le protégé de Laurence avait des problèmes respiratoires qui n'évoquaient pas un Coryza. Nos vétérinaires, consultés en urgence, ont diagnostiqué une péridardite.

<<La péricardite est une inflammation du péricarde, le mince sac protecteur à double membrane qui enveloppe le cœur. Un liquide lubrifiant se trouve entre les deux membranes. Normalement, grâce à lui, les membranes glissent l'une sur l'autre sans frottement.>>

Immédiatement  le traitement prescrit a été mis en oeuvre mais ce matin, Caramel ne va pas bien du tout : retour en urgence à la clinique. Caramel est dans les meilleures mains possibles..... On vous donnera des nouvelles. 

Quant à EDDY .... 

Je n'ai jamais vu un chat manger aussi salement, il en met partout ! Il est barbouillé en permanence mais ne se laisse pas volontiers nettoyer. Ce qu'il fait de bon coeur c'est avaler les morceaux de blanc de poulet et, depuis hier, de steak haché. Il n'en laisse pas une miette. 

Notre Eddy est arrivé chez moi le 9 octobre, il n'a pris que 50 grammes en dépit de tout ce qu'il avale !! 

Aujourd'hui, une première visite est prévue chez nos vétérinaires Essonniens pour son rappel de vaccin et un nouveau bilan. Je vais essayer de lui donner un "coup de propre", mais ce n'est pas gagné ! 

Au cours de l'année 2008 notre association avait été sollicitée par une habitante de Saint-Cyr-sous-Dourdan pour faire stériliser et identifier des chats "sauvages" qu'elle nourrissait dans son environnement. Ce sont douze animaux qui ont alors été traités. Ils ont été remis sur leur territoire.  Peu de temps après, la personne qui s'était engagée à les nourrir a quitté le département sans plus jamais donner signe de vie. 

Les chats ont été secourus par Yvonne qui habite un village peu éloigné.  Elle a pris le relais pour les nourrir et Michel, son mari, a fabriqué une niche pour y abriter la nourriture qui leur était destinée. 

Quand ce premier abri est devenu vétuste, c'est Christophe, notre bénévole le plus actif, qui en a fabriqué une nouvelle... 

Saint-cyr-sous-Dourdan est un village rural d'environ mille habitants. Nombreux disposent d'un abri de jardin, d'un lieu pour stocker au sec, le bois destiné aux cheminées. Certains chats ont-ils pu s'y abriter pendant la mauvaise saison ? Nous l'ignorons. La vie des chats "libres" ne m'a jamais fait rêver car je considère que cette façon de survivre est un pis-aller. 

Est arrivé le jour où Yvonne n'a plus été en mesure de distribuer la nourriture sur ce site. C'est Sylvie, responsable de l'Association LADI, qui a pris le relais. Fort heureusement pour les chats, elle habite le village de St-Cyr-sous-Dourdan. 

Au mois de septembre 2020, réalisant que la petite Frimousse - stérilisée/identifiée au mois d'août 2008, prenait de l'âge, Sylvie et nous, avons lancé un appel aux habitants du village :

<<Quelqu'un pourrait-il ouvrir sa porte à Frimousse pour qu'elle passe l'hiver prochain au chaud ? >>

Personne n'a entendu cet appel ... hélas ! Frimousse a-t-elle mal supporté la mauvaise saison ? Un dimanche du mois de février 2021, Sylvie l'a conduite aux urgences vétérinaires. 

La petite Frimousse' avait été victime d'une thrombose...

La petite Frimousse aura 14 ans au mois de décembre, elle en a fini avec la vie de "chatte libre". Elle a trouvé sa place au chaud et reçoit les médicaments qui la maintiennent en bonne santé. 

Le jour où Frimousse avait été stérilisée et tatouée, une autre chatte, du même site, probablement du même âge avait aussi été traitée, elle avait reçu le nom de Chipie. Elle faisait partie des "chattes libres" nourries par Sylvie. Dimanche matin, Sylvie apprenait, par des voisins du site, que Chipie n'allait pas bien. Comme elle l'avait fait au mois de février pour Frimousse un dimanche matin, Sylvie a pu la faire entrer dans une cage de transport et la conduire à la clinique d'Avrainville qui reçoit les urgences. 

Après avoir éliminé l'éventualité d'une trombose puis d'une intoxication, le vétérinaire de garde qui l'avait prise en charge a diagnostiqué une grave atteinte neurologique. Pour pousser plus loin les investigations il faudrait la conduire dans une clinique qui dispose d'un matériel spécifique : scanner... IRM... 

Nos vétérinaires partenaires habituels feraient-ils un autre diagnostic ? C'est Laurence qui a effectué le transfert hier lundi en début d'après-midi. Hélas, personne n'est en mesure de faire quoi que ce soit pour soulager la pauvre Chipie qui, contrairement à Frimousse, n'est pas manipulable sauf sous tranquillisant. Quelle est l'origine de l'affection neurologique dont souffre Chipie ? Tumeur cérébrale ? Choc d'origine inconnue ? De l'avis des deux vétérinaires qui ont pu examiner la malade, quel que soit le résultat des coûteuses investigations à mener, Chipie resterait trop "sauvage" pour recevoir des soins. 

La seule décision à prendre pour mettre fin à ses souffrances c'était de lui permettre de s'endormir en douceur. C'est ce qui a été fait. CHIPIE n'aura jamais rien connu d'autre qu'une misérable vie de CHATTE LIBRE ! 

C'est une photo d'Eddy - qui ne s'appelait pas encore ainsi - qui nous a touchés en plein coeur.

Il avait été trouvé à Maisse (Essonne) par Wendy, une jeune femme très sympathique,  qui l'a conduit dans une clinique vétérinaire proche, à Milly-la-Forêt où il a été tout de suite pris en charge par une équipe formidable dont la première préoccupation n'a pas été de savoir qui allait payer la facture .... 

J'ai suivi cette publication espérant lire que son propriétaire s'était manifesté, que le chat allait retrouver son foyer mais non, rien de semblable n'est arrivé. J'ai continué de penser à lui, pauvre petite chose orpheline et j'ai demandé de ses nouvelles à la clinique. Ce n'était pas brillant, il était très faible, anémié... toute l'équipe faisait le maximum pour lui. 

Nous ne sommes pas, comme Alice,  au Pays des Merveilles et je n'ignore pas que les vétérinaires ne travaillent généralement pas gratuitement même si leurs tarifs sont fortement minorés pour les associations, c'est le cas pour les deux cliniques amies qui nous apportent leur aide, à Morsang-sur-Orge et à Saint-Arnoult-en-Yvelines et accessoirement celle d'Avrainville en cas d'urgence.

Personne ne s'étant proposé pour prendre en charge les soins de ce chat, j'ai indiqué que notre Association le ferait. Il a été testé (Felv -) et (FIV +)... Allait-il s'en sortir avec une sévère anémie persistante ? Serait-il en mesure de subir une castration ? 

J'ai reçu des photos de notre "coup de coeur".... ce n'est peut-être pas le plus beau des chats mais.... il est le plus gentil, le plus en demande de câlins

Vendredi j'ai reçu la bonne nouvelle, Eddy avait été castré, primo vacciné et identifié au nom de notre association. Nous pouvions venir le chercher !

Hospitalisé depuis 3 semaines ! Inutile de le faire attendre. Avant hier, samedi Joël et moi sommes allés le chercher. J'ai rencontré des personnes visiblement attachées à lui qui ne souhaitaient qu'une chose : avoir de ses nouvelles ! La facture.... euh... clairement personne n'avait pensé à préparer une facture. Il a fallu que j'insiste pour en recevoir une toute petite ! Comment dire merci à ces personnes au très grand coeur ? 

Allait-il savoir utiliser un bac à litière ? Je lui en ai montré un et j'ai mis ses pattes antérieures dedans. Il n'a pas aimé et quelques minutes plus tard il nous a fait un pipi dans un coin du living room. Bon.... c'est pas grave, c'est juste un pipi de chat. Un peu plus tard je lui ai présenté un bol de nourriture : pas intéressé ! 

Qu'avait-il l'habitude de manger depuis 3 semaines ? J'avais omis de le demander.  Pour m'assurer qu'il mangerait j'ai pensé qu'il était préférable de l'enfermer dans une cage pour la nuit, avec tout ce qu'il faut pour le confort... couchage confortable, eau, petit bol de patée que tous les chats aiment et un bac à litière. 

Et voilà ce que j'ai découvert au matin ... 

Pendant que je nettoyais la chatterie j'ai pu l'observer. Il a exploré ce nouveau domaine et fait connaissance avec les résidents habituels de la chatterie. Aucune agressivité ni de sa part, ni des autres chats. Il a choisi un couchage. Un peu plus tard il a avalé d'un trait le bol de pâtée que je lui ai offert et s'est dirigé vers un bac à litière. Tout va bien ! 

Que faire ? Faut-il le laisser dans cet espace où il lui est facile de trouver tout ce dont il a besoin ou le reprendre dans la maison, territoire bien plus vaste ? Je me verrais bien installée dans un canapé pour voir un bon programme de télévision avec Eddy sur les genoux (avec une solide protection : il bave. J'ai été prévenue). 

A suivre. Bien sûr ... 

Certains humains sont devenus de plus en plus civilisés et sensibles à la souffrance des animaux. Des lois qui les protègent ont été votées. On aimerait penser qu'il s'agit là d'une évolution normale. Il reste pourtant des humains qui trouvent leur plaisir à infliger de la souffrance, à en contempler le spectacle. Je ne crois pas utile de préciser... 

Heureusement tous ceux qui aiment se promener dans la campagne ne sont pas armés de fusils. L'horrible spectacle de la corrida trouve des détracteurs de plus en plus nombreux. La souffrance infligée aux animaux de rente est dénoncée ; elle ne disparaît pas pour autant. Pudiquement les caméras de surveillance ne sont pas autorisées dans les abattoirs. 

Si ces souffrances ne sont pas visibles pour l'ensemble des populations qui préfèrent les ignorer, celles, bien réelles des animaux de compagnie, en particulier des chats, s'étalent au grand jour. 

Je suis "tombée dans le piège" de la protection animale en 1983 quand je suis entrée pour la première fois dans un refuge pour animaux. Trois ans plus tard, notre département (l'Essonne) était déclaré infecté de rage. Seuls les animaux valablement vaccinés contre cette maladie virale et identifiés par tatouage pouvaient être restitués à leur propriétaire s'ils étaient conduits en fourrière. Dans un premier temps cette mesure de sauvegarde ne s'appliquait pas aux chats qui devaient restés confinés chez eux sous peine de mort. 

En 1990 j'ai appris que des chats abandonnés qui proliféraient  dans le parc de 85 hectares d'un hôpital situé à quelques kilomètres de chez moi, étaient empoisonnés lors de campagnes de "déchatisation" !

Beaucoup allaient mourir dans les vides sanitaires.

Ci-contre : Ceux qui ont repeint les murs de ce sous-sol n'ont pas pris la peine de retirer ce cadavre. 

A cette époque il était interdit de capturer des chats pour les faire stériliser et les relâcher sur leur territoire. C'était pourtant la solution qui semblait la plus raisonnable. Dès 1978, Michel Cambazard avait inventé le concept du "chat libre" ... 

Il faut le noter, ces chats étaient seulement vasectomiés pour les mâles. Les chattes, quant à elles, subissaient une hystérectomie. Michel Cambazard en explique les raisons.  Cet excellent programme présente pourtant un inconvénient : Les mâles vont continuer à marquer leur territoire, à se battre, les chattes en chaleur vont émettre des vocalises ... Ces comportements seront difficilement acceptables dans un milieu hospitalier ou même dans une résidence. 

Après avoir obtenu un rendez-vous avec le Directeur de l'hôpital en question et répondu à toutes ses objections, j'ai pensé que la solution "chat libre" était la seule envisageable.  Certes le département était déclaré infecté de rage depuis 3 ans. Que faisaient les autorités sanitaires pour stopper l'avancement du front de rage ? ( Le front de rage se déplace de 36 km par an, très régulièrement). Elles ont appliqué les méthodes suisses en vaccinant les renards par voie orale afin de constituer une barrière sanitaire. 

Je me suis mise en relation avec l'Institut Pasteur et surtout avec le Docteur Blancou du Centre national d'études sur la rage à Nancy-Malzeville pour trouver des arguments à présenter aux Services vétérinaires de mon département et leur faire accepter mon projet.  L'association que j'imaginais de créer allait constituer, elle aussi,  une barrière sanitaire contre la rage en vaccinant les chats après les avoir fait stériliser et identifier. Affirmer qu'il valait mieux mettre ce programme en oeuvre plutôt que de laisser proliférer les chats entre deux "déchatisations" cruelles m'a valu un accord tacite de la DSV. 

Ainsi pendant 6 ans ( de 1990 à 1996), dans un département infecté de rage,  nous avons capturé, fait stériliser, identifier par tatouage et  fait vacciner des chats contre la rage, en toute illégalité. Au printemps 1990, lorsque le Docteur vétérinaire Raymond Hugonnet, alors Conseiller général de l'Essonne, a appris mes intentions il m'a rendu visite pour tenter de me dissuader d'entreprendre un tel projet dangereux !! Il m'a aussi fait remarquer que le tatouage des chats serait de l'argent jeté car, dans l'oreille d'un chat, il s'efface rapidement. Bref, je n'ai pas tenu compte de ces judicieux conseils.... 

Les inégalités de traitement entre les chats et les chiens subsistaient.  Que pouvions nous faire ? J'ai contacté le Député de notre circonscription, Monsieur Pierre-André Wiltzer  qui  s'est montré très attentif aux questions relatives aux animaux de compagnie.  Nous savions qu'il faudrait attendre que l'Essonne soit retiré des départements déclarés infectés de rage pour obtenir des améliorations significatives. 

A cette époque, le Ministre de l'Agriculture et de la Pêche  était Monsieur Philippe Vasseur  (18 mai 1995 - 2 juin 1997). 

Peut-être un peu guidé par certaines associations de protection animale et quelques Députés bien inspirés, au cours de son mandat notre Ministre a imaginé de combler les lacunes de la loi en vigueur. Il a demandé au Docteur Jean-Michel Michaux, Professeur à l'Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort et Conseiller de Paris, d'établir un rapport sur la situation de la protection animale en France, en s'appuyant sur les remarques et revendications des associations concernées.

Nous ne doutions pas que l'ensemble des suggestions faites par les associations ayant un objet proche du nôtre retiendrait l'attention du Docteur Michaux. Tous les espoirs étaient permis d'autant plus que notre Département était déclaré indemne de rage depuis le 9 avril 1996. De loin en loin, notre Député nous informait de l'avancement des travaux de l'élaboration du projet de loi que nous attendions avec beaucoup d'impatience. 

Il fut enfin présenté au Conseil des Ministres le 9 avril 1997. Hélas l'Assemblée Nationale fut dissoute quelques jours plus tard, le 21 avril. Evidemment nous formions des voeux pour que notre "champion", Pierre-André Wiltzer retrouve son siège. Il fut réélu le 1er juin 1997, cette fois dans l'opposition ! Oui mais avec un nouveau gouvernement, un nouveau Ministre de l'Agriculture : Monsieur Louis le Pensec (juin 1997 - octobre 1998),  la loi à venir était tombée aux oubliettes. 

Notre Député ne ménagea pas sa peine pour l'en extraire et finalement cette Loi tant attendue, qui faisait sortir notre activité de l'illégalité fut votée le 6 janvier 1999 - Loi n° 99-5 relative aux animaux dangereux et errants et à la protection des animaux. Le Ministre de l'Agriculture était alors Monsieur Jean Glavany (  20/10/1998 au 25/02/2002).

LE BON SENS L'AVAIT FINALEMENT EMPORTÉ.... Qu'allait nous réserver l'avenir ? 

Ainsi depuis plus de 30 ans, notre association sans structure d'accueil se porte au secours des chats abandonnés dans le parc de cet hôpital mais aussi dans d'autres lieux où des chats nous sont signalés en situation précaire et cela dans la limite de nos possibilités financières et humaines. Les Membres de notre association, qu'ils soient administrateurs ou simples adhérents conjuguent leurs efforts pour l'accomplissement de notre OBJET. 

De multiples associations ayant un objet proche ou similaire ont vu le jour pour la simple raison que la maltraitance des animaux domestiques ne fait qu'empirer.  Des lois contre les actes de cruauté ou la maltraitance ont été votées, assorties de peines qui devraient être dissuasives. Les carnivores domestiques devraient être identifiés par tatouage ou par puce électronique. Le sont-ils ? OUI pour ceux qui proviennent d'élevage et ceux qui sont passés par  les intervenants de la protection animale (avec ou sans refuge). Sur les réseaux sociaux il est facile de se rendre compte que cette obligation est bien souvent ignorée. Les contrevenants sont-ils poursuivis ? Certes non. Le défaut d'identification des chiens est réprimé par l'application d'une amende de 750 €. Aucune sanction pénale de cette sorte ne s'appliquait aux chats. Désormais, les chats nés après le 1^er janvier 2012 doivent être obligatoirement identifiés, par puce électronique ou par tatouage. À défaut, leurs maîtres encourent jusqu'à 750 euros d'amende.4 janv. 2021

La protection animale reste un sujet sensible. Plusieurs propositions de loi ont vu le jour, notamment celle-ci qui date du mois de septembre 2019.

Dans un récent article du 6 septembre je vous faisais part de l'inquiétude suscitée par l'Article 3 bis apparu dans les nouveaux textes adoptés par l'Assemblée Nationale, qui allaient être présentés au Sénat. Une pétition a été largement diffusée : 

Hier les Sénateurs dont la protection animale n'est visiblement pas la préoccupation majeure ont quelque peu modifié les travaux de l'Assemblée Nationale. 

N° 163

SÉNAT

TROISIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE 2020‑2021

30 septembre 2021

ATTENTION

TEXTE ADOPTE PROVISOIRE

Seule l'impression définitive a valeur de texte authentique

PROPOSITION DE LOI

visant à lutter contre la maltraitance animale et conforter le lien entre les animaux et les hommes