Publié le 30 Avril 2013

Au mois de mai 2001, nous avions fait stériliser et identifier une jeune chatte tricolore qui était retournée, après sa convalescence, à sa vie de chatte "libre" dans le parc de Bligny. Libre car elle n'était pas sociable et n'avait aucune chance de séduire un adoptant. Au cours des tournées de nourrissage, nous la voyions parfois de loin en loin. Christophe la désigne par "la miauleuse". C'est qu'elle parle cette chatte là ! Elle parle mais ne se laisse pas attraper même si elle s'approche à la vue de la gamelle.

A plusieurs reprises Christophe, Annick, Brigitte, Christophe et Annick, puis Christophe et Monique ont essayé de la faire entrer dans une cage de transport car ils ont bien vu que son oeil droit est à moitié fermé, qu'il coule, bref qu'il aurait besoin de soins. Rien à faire, la miauleuse vient chiper rapidement un peu de la nourriture appât qui lui est présentée et s'écarte brusquement juste au moment où vous croyez que vous allez pouvoir la pousser et refermer brusquement la porte de la cage.

Dimanche dernier alors que je croyais en avoir fini pour la journée du travail "chats", le téléphone sonne. Un patient de l'hôpital de Bligny me fait part de son inquiétude : depuis plusieurs jours un chat est couché au pied d'un buisson et n'arrête pas de miauler. Nous nous donnons rendez-vous car je n'identifie pas l'endroit qu'il me décrit pour trouver ce chat en difficulté. J'attrape une cage, une paire de gants épais et une gamelle bien garnie d'une nourriture à base de poisson.

Arrivée sur place je découvre qui ? La miauleuse ! de son vrai nom Reine, dite Moumoute. Si elle a des problèmes, ils ne concernent pas l'odorat. A peine a-t-elle senti l'odeur de la gamelle que je lui présente qu'elle bondit et court en direction de la niche dans laquelle elle sait trouver la nourriture que nous distribuons régulièrement. La gamelle que je dépose près d'elle a un grand succès, elle s'approche tout près de moi, je parviens même à passer mes doigts sur son dos et je sens immédiatement une grosse boule qui ne devrait pas se trouver là. Mais ce qui saute au yeux c'est l'état du bas de son dos, tout pelé, tellement irrité qu'il parait ensanglanté. Dans quel état est cette pauvre chatte ! Avec des ruses de sioux je la décide à entrer de plus en plus loin dans la cage pour voler un petit morceau de poisson et ressortir vite, très vite. Enfin je suis plus rapide qu'elle ! La porte de la cage se referme brutalement sur la miauleuse ! Ouf, je l'ai ! (sous les yeux admiratifs du patient, tout de même, il faut le dire...). Elle se débat comme un diable dans un bénitier -pour reprendre une des expressions de ma Grand-mère-.

La cage immédiatement recouverte d'un large tissu pour la calmer, je rapporte ma prise à la maison.

Certes elle a de gros problèmes mais n'a pas perdu l'appétit, voilà qui est plutôt rassurant pour la suite.

Lundi matin c'est Annick qui la conduit chez notre vétérinaire. Elle sera opérée le jour même. L'affreuse masse de son dos est retirée et envoyée au laboratoire pour une biopsie. Toute la surface pelée est nettoyée, désinfectée. Elle reçoit une injection de cortisone et des antibiotiques et le soir je ramène notre opérée chez moi.

Elle "parle", elle souffle, elle grogne et elle engloutit tout ce que je lui présente. Dans une douzaine de jours elle retournera chez notre vétérinaire pour le retrait des fils . D'ici là le laboratoire nous aura renseignés sur la nature de la tumeur.

Ce qui est à craindre c'est qu'il ne découvre un fibrosarcome tant redouté des amis des chats. Un fibrosarcome dont trois de mes chats sont morts en dépit de plusieurs chirurgies, de curiethérapie, de radiothérapie. Un fibrosarcome récidiviste jusqu'au jour où il n'est plus possible d'opérer.

Voilà le PIEGE dans lequel je vais probablement tomber car je sais bien que je n'aurai jamais le courage de remettre dans la nature une chatte fragilisée qui souffle, qui grogne, qui cherche à donner des coups de patte toutes griffes dehors, dont personne ne viendra jamais me "débarrasser" !

P.S. Le patient qui m'a alertée a demandé s'il pouvait me rappeler pour prendre des nouvelles de ce chat dont il a eu pitié. La conclusion qui s'impose : LES PATIENTS DU C.M. DE BLIGNY ONT PLUS DE COMPASSION POUR LES CHATS QUE LE PERSONNEL SOIGNANT !

Moumoute n'a pas tardé à se débarrasser de la collerette qui devait théoriquement l'empêcher de lécher sa plaie et le pansement a suivi ... Heureusement la couture semble solide !
Moumoute n'a pas tardé à se débarrasser de la collerette qui devait théoriquement l'empêcher de lécher sa plaie et le pansement a suivi ... Heureusement la couture semble solide !

Moumoute n'a pas tardé à se débarrasser de la collerette qui devait théoriquement l'empêcher de lécher sa plaie et le pansement a suivi ... Heureusement la couture semble solide !

Rédigé par Monique

Publié le 27 Avril 2013

Tous les chats sont exceptionnels mais certains sont plus exceptionnels que d'autres.

Au mois de janvier 2002 deux chats mâles adultes avaient été trouvés dans le parc du Centre Médical de Bligny. Un roux et un noir, identiques par la taille mais pas par le caractère ! Autant le roux s'était rapidement montré familier, autant le noir avait affirmé avec force son caractère indépendant. De leur passage obligé chez notre vétérinaire ils avaient reçu une identité, le noir était devenu Castor et le roux Pollux. Je ne vous dis pas ce qu'ils avaient perdu... vous le devinez aisément.

Tous deux avaient également subi un test de dépistage des maladies spécifiques aux chats et Pollux s'était révélé porteur du virus FIV, souvent appelé sida du chat. Pour cette raison il n'était pas retourné là où nous l'avions trouvé, je l'avais gardé chez moi. C'est lui qui, par la suite, avait été adopté en même temps qu'Ashley dont je vous ai récemment raconté l'histoire.

Castor, l'ombrageux chat noir qui ne serait jamais adopté en raison de son caractère épouvantable, retourna dans le parc de Bligny pour vivre sa vie de "chat libre".

Un an plus tard, soit le mois de janvier 2003, quelle ne fut pas ma surprise de recevoir un appel de la fourrière de Gennevilliers où Castor, trouvé blessé à Rungis, avait été conduit. Nous ne saurons évidemment jamais comment il s'était retrouvé si loin du parc de Bligny.

Je le récupérai avec une très vilaine fracture sur une patte arrière. Le Docteur Grosset chez qui je le conduisis immédiatement n'avait jamais vu un pareil traitement sur une fracture. Quel vétérinaire avait pu pratiquer une telle intervention ? La patte avait été repliée exactement à l'inverse de ce qui aurait du être fait et des esquilles étaient restées dans la plaie. Si cette patte pouvait être sauvée par une délicate chirurgie, Castor resterait toutefois infirme et bien entendu, je n'allais pas rendre sa liberté à un chat handicapé, lui aussi resterait chez moi.

Sa convalescence se déroula en cage et notre blessé manifesta son mécontentement de toutes les façons possibles. Quand il put en sortir il inspecta le jardin et ne tarda pas à en franchir les limites. Très vite il prit l'habitude de ne pas rentrer le soir ; il avait sans doute le désir d'élargir son territoire et je m'obligeai à ne pas m'inquiéter car il revenait au matin.

C'est après une longue absence de trois jours que je lançai un avis de recherche à l'aide d'affichettes dans les environs. Il ne devait pas être le seul chat noir visible dans le secteur mais il était sans doute le seul qui ait une patte arrière raide. Cette particularité n'avait pas échappé à Chantal chez qui notre explorateur était arrivé en traversant le grand champ qui sépare nos maisons.

Après quelques jours d'enfermement je rendis sa liberté à Castor. Le lendemain je reçus un appel de Chantal chez qui j'allai à nouveau chercher notre chat car, il faut bien le dire, Chantal et Laurent étaient déjà pourvus en chat et en chien et ne désiraient pas accueillir un nouvel animal.

Je ne me souviens plus du nombre de fois où je suis allée le récupérer, toujours à la même adresse où il avait décidé de s'établir. Finalement je conclus un accord avec ce couple sympathique. Puisque c'était ce qu'il voulait Castor, qui avait reçu le surnom affectueux de Bancalou, resterait dans ce jardin mais ne serait pas autorisé à entrer dans la maison. C'était ferme et définitif !! Pour faire pardonner cette intrusion je remis un peu de nourriture à la nouvelle gardienne (forcée) de Bancalou.

Un soir un orage éclata et je me demandai si notre chat trouverait un abri où s'il saurait se faire admettre dans un petit coin de la maison, juste pendant l'orage ... J'eus la réponse le lendemain matin. Chantal m'appela pour me rassurer : Laurent avait accepté d'abriter Bancalou qui serait désormais autorisé à entrer dans la cuisine. Pas ailleurs ! Jamais ailleurs !

De temps en temps notre couple s'absentait pour quelques jours de vacances. Pour que Bancalou ne reste pas seul et sans nourriture, Chantal me l'apportait dans une cage de transport et je le mettais immédiatement sous clé, en cage ! A leur retour Chantal m'appelait pour me donner le signal du lâcher du fauve ! Une heure (ou moins) plus tard, nouvel appel pour confirmer le retour de la bête.

Avec sa détermination sans faille et son caractère bien trempé, Bancalou pris possession des lieux,pas seulement la cuisine... s'imposant sans problème aux animaux légitimes et finit par gagner le coeur du maître de maison qui fut bientôt le seul à pouvoir le toucher.

Je me souviens d'un épisode où j'avais trouvé Bancalou dans mon jardin alors qu'il n'y était pas réapparu depuis des mois. Impossible de l'approcher, il grondait, regard étincelant, queue frénétiquement agitée et semblait ne plus savoir retourner chez lui. Ah oui j'allais oublier de vous dire : chez Chantal et Laurent c'était devenu "chez lui" car il avait été officiellement adopté, avec toutes les prérogatives que lui conférait ce nouveau statut. Ce jour là donc, face au fauve noir furieux, j'appelai Laurent à la rescousse qui, seul parvint à le guider sur le chemin du retour.

Récemment, je croisai Chantal et bien entendu, je lui demandai des nouvelles de Bancalou. C'est ainsi que j'appris la nouvelle... Bancalou s'en était allé au paradis des chats, un bête problème rénal avait eu raison de lui. Avant que Chantal ne me le dise, je le savais déjà : jamais ils n'oublieraient ce chat là, un chat tellement exceptionnel !

"Bancalou" chez lui !!

"Bancalou" chez lui !!

Rédigé par Monique

Publié le 16 Avril 2013

Pas si sûr... Cette réflexion fait suite à l'article intitulé "Enfants d'aujourd'hui : protecteurs de demain ?" publié le 11 avril.

Il est communément admis que les enfants aiment les animaux. Pourquoi certains deviennent-ils des adultes qui les maltraitent, qui les abandonnent ou pire. Il y a plus de vingt ans nous avions eu l'opportunité de semer une petite graine dans l'esprit des enfants de l'école de notre village. Oh, juste une toute petite graine dans l'espoir qu'elle y germerait.

Au printemps 1992, les Directrices nous avaient demandé de participer à la Fête des Ecoles. Nous n'allions pas manquer une si belle occasion d'éveiller la sensibilité des enfants à la protection animale ! Nous leur avions proposé d'organiser un concours dont les résultats seraient proclamés le jour de la Fête. C'est ainsi que nous avions imaginé une histoire de petite chatte abandonnée dont les petits allaient être, à leur tour, victimes de ces méchantes personnes, les Sancoeur, et se retrouver jetés dans les bois.

Enfants d'hier : Protecteurs d'aujourd'hui ?

Pour éviter toute tricherie, ces Dames avaient souhaité que la suite imaginée par les enfants soit écrite en classe et pas en famille ! Le jury était composé des Directrices des écoles et des membres de notre Conseil d'administration.

Quel plaisir de découvrir les oeuvres littéraires des petits Fontenaysiens.... en voici quelques exemples ...(les textes sont reproduits tels que nous les avons reçus).

Enfants d'hier : Protecteurs d'aujourd'hui ?
Enfants d'hier : Protecteurs d'aujourd'hui ?
Enfants d'hier : Protecteurs d'aujourd'hui ?

Vous l'aurez remarqué, toutes ces histoires connaissent une fin heureuse, les chatons retrouvent leur maman et les méchants sont punis ! Les enfants de 1992 ont sans doute appris que, souvent, dans la vie réelle, les chats abandonnés meurent sous les roues d'une voiture ou empoisonnés ou encore criblés de plomb -par erreur- quand ils ne sont pas légalement tués à la fourrière !

Depuis toutes ces années notre association a gardé la même détermination pour secourir le plus grand nombre de ces chats. Et les enfants d'alors, devenus des adultes, ont-ils cultivé la petite graine que nous avions semée ?

Au mois de mai 2011 nous avions publié, dans le bulletin municipal, un article qui évoquait ce lointain concours et nous avions posé la question : Que sont devenus Béatrice, Rémi, Besse, Maud, Florian, Alexandra et tous les autres dont nous avons gardé les copies ? Nous aurions aimé savoir s'ils avaient gardé dans le coeur un peu de compassion pour les animaux en détresse. Ce que nous aurions adoré c'était recevoir un petit message d'amitié ou mieux encore : une adhésion et pourquoi pas, une proposition d'aide sur le terrain. Eh bien... rien n'est venu. Ces jeunes adultes sont peut-être de la race qui se débarrasse d'une portée de chatons encombrants... allez savoir !

Vous voulez un autre exemple d'un enfant d'hier qui aimait les chats ? Au mois de septembre dernier, je reçois un appel d'un jeune couple de Limours - Hameau de Roussigny- . Il y a dans leur jardin un jeune chat blessé. Non, ils ne veulent pas le garder car ils viennent d'avoir des enfants, des jumelles... alors vous pensez, un chat ! Bien entendu, je ne résiste pas à un tel appel au secours. Une fois "retapé" nous trouverons bien une famille pour lui... Le jeune papa -la trentaine- arrive avec le chaton qui présente de nombreuses lésions cutanées. Il évoque un souvenir :

<<-Quand j'étais enfant, j'allais avec mes parents à la brocante de Briis sous Forges. Il y avait, dans la salle communale, des gens qui proposaient des chatons à adopter, ils étaient dans des grandes cages...

- Les gens, c'étaient nous, Les Amis des Chats de Bligny ! >>

Le voilà tout retourné... Ah quel beau souvenir ces chatons à adopter ! Il poursuit :

<<-Est-il possible d'adhérer à votre association ? - Mais bien sûr, voici un bulletin d'adhésion! >>

Vous vous en doutez, il n'a pas de chéquier sur lui, ni d'argent d'ailleurs mais il plie soigneusement le bulletin d'adhésion qu'il va envoyer rapidement. Vous vous en doutez aussi, je n'ai plus jamais entendu parler de cette heureuse famille qui n'a pas non plus pris la peine de demander des nouvelles du chaton devenu Haddock !! bla...bla...bla...

Rédigé par Monique

Publié le 13 Avril 2013

Il a été pris avant-hier dans une trappe destinée au renard qui vient voler les poules d'un habitant de Fontenay-les-Briis ! Mais le voleur de poules est-il bien un renard ? C'est un peu facile d'accuser sans preuves ! Bref... j'aime bien les renards mais j'aime aussi les poules et je comprends qu'on veuille protéger ses poules d'un prédateur ... Si le voleur est bien un renard je forme des voeux pour qu'il trouve un autre lieu d'approvisionnement pour continuer sa vie de renard libre.

Pour en revenir au chat, si personne ne le réclame il sera proposé à l'adoption après un passage obligé chez notre vétérinaire. Il s'est juste un peu blessé dans la trappe de capture, rien de grave.

Ce beau chat a-t-il des maîtres ?

Rédigé par Monique

Publié le 5 Avril 2013

Le 30 mars je vous ai promis de vous parler d'Homère le chaton noir capturé au début du mois de mars, cueilli à la sortie de la bouche d'égout dans laquelle il s'abritait. Sa photo, en compagnie de sa soeur Houpette est publiée à la suite de l'article du 8 mars.

Forcément, dans les premiers jours, il faut les maintenir en cage les chatons "sauvages" pour, autant que possible, les toucher, les caresser, les faire jouer dans l'espoir de les socialiser et en faire des chatons adoptables . Une bonne dizaine de jours plus tard, la porte de la cage reste ouverte. Ils se montrent prudents et n'en sortent pas tout de suite, ils observent leur environnement. La cage étant posée sur une table, ils disposent d'une chaise placée devant la cage qui leur sert de marchepied. On observe souvent le même rituel, après un premier petit tour de reconnaissance dans la chatterie, ils retournent vers la cage qui est devenue un abri, un endroit où ils se sentent en sécurité.

Très vite j'ai pu me rendre compte que Houpette n'avait aucune difficulté pour sauter du sol sur la chaise, de la chaise dans son couchage. Au contraire, Homère n'y retournait jamais seul ; il allait se cacher dans un bac à litière couvert où je le récupérais pour le remettre avec sa soeur. Qu'une chatte soit plus performante qu'un chat n'a rien d'anormal ! Les filles sont souvent plus dégourdies que les garçons !

Dimanche 24 mars les événements se sont précipités : tout à coup Homère ne marchait plus normalement, son bassin ne suivait plus, ses mouvements du train arrière étaient désordonnés ! Sa température corporelle était à peine trop élevée, je lui ai tout de même fait avaler un antipyrétique en espérant qu'il irait mieux le lendemain. Ce ne fut pas le cas. Annick le conduisit chez nos vétérinaires de Morsang sur Orge. Après avoir pensé qu'Homère souffrait d'un tassement des vertèbres pour une raison incompréhensible, le Docteur Grosset se rendit à l'évidence. Le problème était neurologique. Mais de quelle nature ? Peut-être une encéphalite ? Sans trop croire à son efficacité, il me proposa de tenter un traitement. Comment refuser de donner sa chance à un si jeune animal ? Une double antibiothérapie fut mise en oeuvre assortie de corticoïde. Si dans les deux premiers jours notre brave petit Homère réagissait en attaquant Aurélie qui lui administrait ses soins, très vite il resta prostré dans sa cage. Peut-être était-il stressé et déprimé. Vendredi après-midi je le ramenai à la maison. Le soir il était inerte, ses membres raidis. Bien sûr il était incapable de se nourrir mais il ne refusait pas les aliments que je lui faisais avaler de force en même temps que ses médicaments. A vrai dire je craignais qu'il ne meure pendant la nuit. Si sa température était normale, ses membres étaient froids. Je le couvris avec un lainage et approchai son couchage du radiateur électrique.

Quel soulagement de le retrouver en vie samedi matin ! Son regard était vif et je me persuadai qu'il se battait pour vivre, que les médicaments qu'il prenait bien allaient faire leur effet, que la nourriture que le lui donnais à la petite cuiller allaient lui redonner des forces. Oui je croyais au miracle comme celui dont j'avais été témoin avec Ashley, des années plus tôt.

Hélas, Homère est mort samedi après-midi sans qu'on sache bien pourquoi. Pourquoi s'attache-t-on si vite à un tel petit animal ? Pourquoi éprouve-t-on autant de peine quand il s'en va ?

Vous voulez une histoire plus gaie ? Celle d'Ashley que je viens de vous citer ? Je vous la livre à la suite telle que je l'ai écrite dans "La Lettre" du mois d'avril 2001.

Rédigé par Monique

Publié le 5 Avril 2013

Janvry, route de Mulleron, 11 avril 2000. Etendu sur le bas côté de la route comme il l'était, il avait l'air plus mort que vif. Mais quand l'automobiliste arriva à sa hauteur, il redressa la tête.

-Si je le laisse là, il ne passera pas la nuit se dit l'homme. Il ramassa l'animal et le conduisit chez le vétérinaire d'une ville voisine qui, ne voyant qu'une cause perdue d'avance, dispensa un minimum de soins. Si le chat ne présentait pas de blessures apparentes, son état de maigreur et de déshydratation laissait présager une fin prochaine.

-Et maintenant que faire de ce colis encombrant se dit l'homme. Le vétérinaire lui suggéra d'appeler un refuge géré par une municipalité proche, ce qu'il fit. On lui répondit que, s'il ne savait que faire de cet animal, il n'avait qu'à le remettre là où il l'avait trouvé ! En désespoir de cause, il se tourna vers sa mairie qui lui communiqua mon adresse. Une demi-heure plus tard le chat était chez moi.

C'est vrai qu'il était en piteux état. Il avait dû être un beau chat, gris genre chartreux, des yeux jaunes, de grande taille mais le poil terne et piqué, la queue comme une ficelle, la peau collée par la déshydratation, un large anneau glabre autour du cou, là où un collier avait définitivement usé le poil.

L'homme, heureux qu'il était d'avoir trouvé quelqu'un qui le débarrassait de ce chat, s'empressa d'affirmer qu'il prendrait des nouvelles, qu'il reviendrait le voir, qu'il ferait "un geste pour l'association". Il rangea soigneusement le formulaire d'adhésion qu'il avait demandé et disparut au volant de son 4x4. Personne n'entendit plus jamais parler de lui.

Le chat avala un peu de la nourriture que je lui proposai et s'endormit profondément. Dès le lendemain matin, je le conduisis chez un de "nos" vétérinaires pour tenter de trouver la cause et un remède à cet état d'extrême misère physiologique. Les tests de dépistage des maladies redoutées et le bilan sanguin se révélèrent plutôt encourageants. "Ashley" -c'est le nom que je venais de lui donner- avait besoin d'être réhydraté, d'être nourri avec des aliments hautement reconstituants et de se reposer. Il lui faudrait du temps et avec un peu de chance, il s'en sortirait.

Le matin, cinq jours par semaine, Sylvie, notre infirmière, s'occupa de lui avec beaucoup de compétence et d'amour. Annick qui fut, il y a quelques années, infirmière dévouée aux humains, prit le relais pour les perfusions du soir. Ashley se montrait un patient plutôt docile mais son état de maigreur restait très préoccupant.

18 avril. Dans la cage qu'il occupait, Ashley fut pris de violentes convulsions. La crise dura plusieurs interminables minutes. Il en eut une nouvelle, aussi effrayante, dans la cage de transport alors que je le conduisais chez le vétérinaire. En vérité je doutai qu'il arrivât en vie à destination. Dès que les convulsions furent apaisées, il tomba sur le flanc, la gueule ouverte et la respiration à peine perceptible.

Pendant sept jours, il reçut autant de perfusions que ses veines purent en supporter. Il se tenait parfois sur ses pattes tremblantes et, la tête dodelinante, visait maladroitement la gamelle de nourriture. Après une semaine de soins intensifs, Ashley restait incroyablement deshydraté et totalement ataxique. Jean-Luc, le vétérinaire bon parmi les bons, me conseilla, à regret, de mettre fin à cette si pauvre vie. Pour la première fois je refusai de me ranger à son avis. Nous avions déjà tellement fait pour ce chat ! Comment se résigner à baisser les bras maintenant ? Nous décidâmes de prolonger son hospitalisation pendant quelques jours. Aucune amélioration significative n'en résulta.

27 avril. Avec la conviction qu'il ne pourrait que s'affaiblir s'il restait dans une cage et l'assurance qu'il n'éprouvait aucune souffrance, je rapportai Ashley à la maison. Dès qu'il fut en liberté dans la chatterie, il se mit à tourner sur lui-même comme un jouet mécanique déréglé et prodigua des câlins malhabiles à ses congénères. Les perfusions étaient devenues inutiles. Ashley se nourrissait seul, entraîné par les autres chats dont il semblait apprécier la compagnie. Tant bien que mal, il se déplaçait dans la chatterie, savait trouver un bac à litière et regagner un couchage au ras du sol. Le temps ferait le reste...

3 mai. L'arrivée d'une chatte "sauvage" et de ses trois chatons fut sans doute à l'origine du corysa qui atteignit Ashley de plein fouet. Température dangereusement élevée, ulcérations de la langue et de la truffe qui n'était plus qu'une bouillie sanguinolente, refus total de se nourrir et de s'abreuver, faiblesse extrême... Tel fut le tableau clinique qui amena, une nouvelle fois, le vétérinaire à conseiller l'euthanasie après plusieurs jours de nouveaux soins intensifs avec la batterie d'antibiotiques, de vitamines, d'inhalations, de soins locaux sur les ulcères, de collyres, de pommades, d'injections diverses qui n'apportèrent aucune amélioration à son état. Sans la présence de Sylvie qui entreprit d'alimenter le malade à la seringue, de faire sa toilette quotidienne, je crois que, cette fois, j'aurais accepté l'euthanasie du malheureux chat que j'avais le sentiment de torturer en pure perte.

Ashley devint notre bébé, l'objet de toute notre attention. Isolé dans une pièce de ma maison avec tout l'équipement d'un service de soins intensifs, il restait sans réaction si ce n'est de repousser la main qui tentait de lui faire ingurgiter l'indispensable aliment diététique à teneur élevée en nutriments essentiels ! Pas moins de six séances de gavage étaient nécessaires pour lui faire avaler les 150 grammes journaliers. Annick et Bénédicte vinrent me relayer les jours où je devais nettoyer la chatterie. Aucun aliment des plus appétissants que nous lui présentions ne l'intéressait, à croire qu'il avait oublié le réflexe de la mastication.

La nuit, je l'installais dans ma chambre. Un soir, il quitta son couchage et tenta de sauter sur mon lit. C'était là un progrès considérable. Peu à peu, il montra de l'intérêt pour ce qui l'entourait. Quelques jours plus tard, après avoir nettoyé la seringue de gavage, je m'aperçus qu'Ashley n'était plus dans la pièce de jour d'où il n'était jamais sorti seul. A ma grande stupéfaction, je le retrouvai un étage plus haut, devant ma porte de chambre !

Chaque petit progrès de notre malade nous mettait du baume au coeur et le jour où il accepta enfin quelques miettes de nourriture solide, après tout un mois de gavage à la seringue, nous sûmes que la partie était gagnée ! Il aura fallu encore de longs mois pour qu'Ashley se rétablisse complètement.

11 avril 2001. Ashley est arrivé dans notre vie il y a exactement un an. Il vit près de moi, me tient de longs discours, il joue avec une balle, saute de la table sur le téléviseur, fait ses griffes sur ma commode ancienne. Il pèse cinq kilos. Tout récemment, et pour la première fois, il a demandé à sortir dans le jardin. Il se roule au soleil (quand il y en a) sur la terrasse et c'est un vrai bonheur de l'avoir.

ASHLEY  février 2004... la vie est belle... tout va bien.

ASHLEY février 2004... la vie est belle... tout va bien.

Cette histoire est-elle terminée ? Elle l'était quand je l'ai écrite au mois d'avril 2001. Le temps a passé, d'autres chats sont arrivés, certains ont été adoptés. Le 4 septembre 2004, une cliente de notre clinique vétérinaire se manifesta pour adopter un chat de notre association. Elle consulta le "book" de nos protégés et entreprit de lire quelques unes des histoires qui accompagnent les photos. Je la vis émue aux larmes quand elle découvrit Ashley et l'histoire de son sauvetage. C'est lui qu'elle choisit d'adopter ! Lui et Pollux, dit Roudoudou avec qui Ashley s'entendait à merveille. C'était une proposition très généreuse ; rares sont les personnes qui acceptent d'adopter deux chats adultes en particulier quand l'un d'eux est séropositif comme l'était Roudoudou. ! Vous dire que je n'éprouvai pas un peu de tristesse à l'idée de me séparer d'Ashley serait mentir. Cependant le but de notre association n'est pas de stocker chez moi des chats auxquels je me suis attachée mais de trouver pour chacun d'eux des vrais maîtres qui vont les choyer mieux qu'ils ne le sont au milieu de plusieurs dizaines de chats. Et puis, nos chats seraient suivis par le vétérinaire qui les connaît. Je n'avais que de bonnes raisons de confier mes deux protégés à une telle adoptante.

Et maintenant, est-ce là la fin de l'histoire ? Un sauvetage miraculeux, une adoptante généreuse, ... et si on en restait là ? Nous ne sommes pas dans un Conte de Fées, mais dans la vraie vie.

Un an plus tard je reçus un soir l'appel de la nouvelle maîtresse d'Ashley et de Roudoudou. Elle devait m'annoncer une mauvaise nouvelle : Elle m'expliqua que l'été dernier elle était allée passer quelques jours de vacances chez une amie à la campagne. Ashley avait accès à un jardin dont il a bien profité mais voilà qu'un jour il a franchi les limites de ce jardin et s'est fait renverser par une voiture. Oh non, il n'est pas mort sur le coup mais le vétérinaire lui ayant affirmé que ses pattes arrières resteraient paralysées, elle l'avait fait euthanasier. Quel choc ! En un instant je regrettai amèrement de ne pas l'avoir gardé près de moi... Ashley, notre précieux Ashley mort ! Ma correspondante enchaîna :

- En fait ce sont deux mauvaises nouvelles que je dois vous annoncer. Un peu avant de partir en vacances, un soir, en rentrant chez moi j'ai trouvé Roudoudou mort sur mon lit. Apparemment il est mort pendant son sommeil. Il n'a pas souffert.

Et voilà, c'est la fin de l'histoire, de l'histoire d'Ashley, mais des histoires il en arrive tellement souvent de nouvelles, de quoi rire ou pleurer selon les jours.

Rédigé par Monique

Publié le 4 Avril 2013

Le 7 février je vous annonçais l'arrivée dans notre vie de Filou, ce chat noir gentil et en bonne santé qui traînait depuis un certain temps dans un e résidence de Saint-Michel-sur-Orge.

Il n'a eu aucune difficulté pour se faire accepter dans la chatterie tant son caractère est facile. Aujourd'hui Filou, qui est aussi intelligent qu'il est beau, a trouvé le moyen de sortir de l'enclos/aire de jeux qui jouxte ma lingerie reconvertie en chatterie. Et ce qu'il veut c'est entrer dans la maison. A peine vous ouvrez la porte qu'il s'y précipite, il grimpe quatre à quatre les escaliers, il arrive dans le living room, choisit le meilleur canapé sous l'oeil réprobateur de Dumbo, le maître incontesté de la maison. Vous l'appelez, il vient, comme un chien. Vous le prenez dans vos bras et vous le reconduisez dans la chatterie. A peine vous êtes à la porte de la maison qu'il est derrière vos talons et quand vous refermez la porte, il colle son nez et ses pattes sur la vitre avec un regard qui vous fend le coeur. C'est juste insupportable !

S'il vous plait, laissez-moi un message pour adopter Filou, chat garanti affectueux, fidèle, obéissant, facile à nourrir, propre, en bonne santé, etc.

Je n'accepterai aucun commentaire sur l'état de mes vitres ! Le responsable c'est FILOU !!

Je n'accepterai aucun commentaire sur l'état de mes vitres ! Le responsable c'est FILOU !!

Rédigé par Monique